Le directeur général de la gendarmerie nationale doit disposer d’une inspection qui lui permet d’une part de mieux maitriser les risques institutionnels, d’autre part de traiter les manquements individuels. Concrètement, il s’agit de tout mettre en œuvre pour mériter la confiance de nos concitoyens. Les gendarmes ont des prérogatives exceptionnelles et les moyens qui sont alloués doivent servir au bien commun, à la sécurité publique. Les 120 personnels de l’ IGGN conjuguent leurs efforts pour que la déontologie soit une pierre angulaire dans l’exercice du métier de gendarme.
Il m’a fallu 4 mois, à mon arrivée en 2020, pour prendre toute la mesure de mon poste et définir les leviers d’action sur lesquels je souhaitais agir. Indéniablement, la question du capacitaire était centrale : les 20 enquêteurs judiciaires de l’IGGN prennent en compte moins de 15% des saisines des magistrats. C’est trop peu même si les enquêtes les plus sensibles leur incombent, notamment lors des usages des armes mortels. Nous avions aussi un défi à relever en termes d’ouverture, de transparence. J’ai ainsi proposé la rédaction de rapports d’activité plus complets, l’intégration de personnels civils dans les équipes et un travail plus dynamique avec les chercheurs notamment du CNRS. Nous avions encore des marges de progrès pour améliorer les échanges avec les autorités administratives indépendantes, le Défenseur des Droits mais aussi le contrôle général des lieux de privation de liberté.
Ce rapport d’étonnement a été le point de départ d’évolutions structurelles majeures. Il faut bien reconnaitre que ce constat a bénéficié d’un éclairage particulier avec l’affaire Zecler » et l’indentification des 7 péchés capitaux par le ministre de l’Intérieur. Si ces dysfonctionnements concernaient essentiellement la police nationale, la gendarmerie nationale se devait de participer à la grande réflexion qui s’est ouverte lors du « Beauvau de la Sécurité ».
Il serait bien trop long de détailler les évolutions opérées mais 2 textes majeurs ont été produits pour bien définir la direction à prendre et les étapes à réaliser : la stratégie de transformation de l’IGGN (lien pour consulter ce document) et le plan d’action déontologique de la GN.
J’évoquerai enfin mon souhait d’intégrer dans l’équipe de direction de l’IGGN un magistrat de l’ordre judiciaire, souhait qui fut effectif à l’été 2023. Monsieur Jean-Michel Gentil, juge à l’époque, m’a succédé depuis à la tête de l’inspection.