Le billet du mois : Le Pré de la Fadaise

Nous sommes au XIIIème siècle

Pour ceux qui ne la connaitraient pas, il s’agit de la Fête de la Fadaise à Bourg St Bernard, village charmant niché dans le Lauragais en Occitanie.

Nous sommes au XIIIème siècle, Simon de Montfort, envoyé par le Pape Innocent III, mène la croisade des Albigeois qui est à l’origine de cette tradition populaire, toujours d’actualité.

En 1211, lors du siège de Lavaur, des jeunes gens de Bourg St Bernard,  vont délivrer un des leurs, fait prisonnier et fils unique  et le rendre à sa mère qui leur en garda une reconnaissance éternelle. Pour les remercier, elle instaura, à perpétuité, une fête équestre annuelle . C’est ainsi, que depuis cette date, chaque lundi de Pentecôte, cette fête se perpétue au Prat Contrat.

Immuablement, à midi solaire (14heures) on voit défiler un cortège qui traverse le village avec à sa tête le Maire ,à cheval, entouré de 4 cavaliers en costume, les soldats portant casques et piques, les chars officiels portant le blason du Bourg, celui du Pré de la Fadaise, le livre de la chanson du pré, le perroquet, emblème des habitants de ce village. Tout ce bel équipage est suivi par des chars fleuris et décorés des associations et des villages voisins, les danseurs, les musiciens et la foule des amis.

Cette foule en liesse se dirige vers le Pré de la Fadaise. On y cueille « l’herbe d’amour » offerte en gage d’amour et de fidélité (Briza media ou amourette – graminées , dont les épis sont en forme de cœur sur de longs pédoncules à l’allure fragile, souple et gracieuse) . Les garçons portent les filles au fond du pré et ne les libèrent qu’en échange du « poutou » traditionnel.

Puis vient le moment de la course.

. Après trois tours de piste à bride abattue, le gagnant aura le privilège de choisir la Reine de la fête parmi les jeunes filles et ainsi de suite les dauphines et les demoiselles d’honneur.

Enfin, la fête foraine reprend ses droits pour le bonheur de tous. La cavalcade traverse le BOURG à grand renfort de bataille de confettis, de danses, et de chants. Le défilé laisse la place au bal sur la place d’Auta.

Faut-il ajouter, qu’aujourd’hui, le cheval n’étant plus utilisé dans  nos campagnes, ce sont des cavaliers d’un club hippique qui font la course et que le lundi de Pentecôte n’étant plus férié, cette fête se déroule le dimanche.

En ce temps de wokisme, au XXIème siècle, cette histoire peut vous paraître désuète, empreinte de grande naïveté, en un mot complètement obsolète. Elle l’est ! Mais n’a t- elle pas gardé la fraicheur, l’authenticité, la joie de vivre qui se dégageait alors ? Et peut-être que nous gardons en nostalgie ….

                                                                      Amitiés Rotariennes

                                                                        Mireille MERLIERE

                                                                         (RC TOULOUSE)