Le programme des échange de jeunes du Rotary - Alice au Chili

Bonjour à tous, je m’appelle Alice.

Vous devez sûrement vous demander pourquoi le Chili ? Pour être honnête, au début des démarches administratives, et comme la majorité des futurs étudiants d’échange, j’ambitionnais de partir aux États-Unis ou au Canada. Faisant partie de la première promotion d’étudiants d’échange post Covid, les places étaient très limitées. De plus, au moment de mon départ, je suis devenue bachelière et j’allais célébrer mes 18 ans au cours de l’année d’échange. Alors le Chili, pourquoi pas ?

vie de chilienne se situait aux antipodes de ma vie de citadine toulousaine.

Dans ma ville de Talca, je me trouvais à 3 heure de route, au sud de la capitale Santiago. J’ai ainsi pu oublier le bus et le métro, pour découvrir les joies de la campagne. Je pense que je me rappellerai toute ma vie des trajets pour aller à l’école... Nous passions par une grande colline qui surplombe la Cordillère des Andes. Profiter d’un tel panorama tous les matins, c’est tout simplement extraordinaire !!!

Comme vous avez pu le comprendre, mon année d’échange a énormément été marquée par les liens que j’ai créés avec mes familles d'accueils, mais également par les amitiés que j’ai tissées.

Dans ma ville, nous étions douze étudiants d’échanges (allemands, américains, danois, finlandais, belges). Généralement l’après-midi nous n’avions pas classe. Tout en apprenant à nous connaître, cela nous laissait la liberté de découvrir la ville et la culture chilienne tous ensemble.

Lorsque que j’ai intégré mon lycée, mes camarades m’ont tout de suite accueilli à bras ouverts. Les saisons étant inversées, de septembre à mi-décembre j’ai effectué une fin première. Au retour des vacances d’été en mars, j’ai été admise en classe de terminale.

En effet, j’ai très rapidement compris que le plus important dans une année d’échange, ce n’est pas la destination qui importe, mais l’expérience que l’on va vivre.

Quand le district m’a contacté pour me dire que je partais vivre au Chili, je dois l’avouer... J’ai été très émue, déconcertée. Une foule d’émotions m’ont assaillie. Je ne connaissais rien de ce pays. D’un autre côté, quel que soit le pays d’affectation, partir me faisait aussi un peu peur. Aujourd’hui, je peux l’affirmer haut et fort, le plus dur, ce n’est pas de partir, le plus dur c’est de revenir.

Généralement, un étudiant d’échange est accueilli par deux ou trois familles hôtes dans son année. Pour ma part, j’ai vécu dans deux familles d’accueils différentes. Avant mon départ, j’ai eu la chance d’échanger à de nombreuses reprises avec elles via WhatsApp. Cela nous a permis d’apprendre à nous connaître en amont.

Ainsi, mon intégration dans mes deux familles respectives s'est extrêmement bien passée. Grâce à ce programme, il y a une chose que j’ai trouvé extraordinaire. Mes deux familles hôtes sont devenues amies. Elles ne se connaissaient pas du tout auparavant. Elles se sont rencontrées par le biais de leurs enfants qui sont partis en Allemagne, aussi par le biais du programme Rotary Youth Exchange Student.

Durant mon année d’échange j’ai toujours énormément partagé avec mes deux familles. Aussi, en tant que fille unique, j’ai aussi pu découvrir les joies d’avoir des frères et sœurs. J’ai créé des liens extrêmement forts avec mon grand frère, mon petit frère et ma petite sœur. Les laisser derrière moi, au moment de mon retour en France m’a fait un énorme pincement au cœur.

Partir un an, loin de tout m’a fait grandir et m’a permis de m’émanciper de mon cocon familial. J’ai également découvert une nouvelle culture, appris une nouvelle langue et fait des rencontres qui m’ont marqué à tout jamais.

Pour un étudiant d’échange, l’école est un lieu de sociabilité.

Ma scolarisation au Chili m’a permis une immersion totale dans la culture. J’ai découvert avec plaisir les particularités du système éducatif chilien. Pour être totalement honnête, les premiers jours d’école ont été relativement difficiles, de par les nombreuses différences que j’ai pu noter entre le système éducatif français et chilien.

En complément des classes personnalisées de langues proposées par le Rotary auxquelles j’ai assisté avec les étudiants d’échange de ma ville, j’ai pu développer et consolider mon apprentissage de l’espagnol.

Pendant un an, j’ai côtoyé une réalité à mille lieues de ma routine quotidienne.

J’ai découvert des paysages merveilleux. Et ce qui est extraordinaire au Chili, c’est que, dans n’importe quelle région ou vous vous trouvez, vous avez l’impression d’être dans un autre pays. Du nord au sud, les paysages sont d’une extrême variété.

Durant mon année d’échange, j’ai eu la chance de participer avec mes camarades du monde entier, à deux Bus Trip, organisés par le Rotary. Au mois de novembre, nous nous sommes rendus en Patagonie et au mois de mai nous avons découvert le désert d’Atacama. Jamais de ma vie je n’aurais pensée découvrir des paysages aussi gigantesques, impressionnants, inoubliables.

Pendant un an, je me suis perdue pour mieux me retrouver.

J’ai découvert des paysages, des lieux, des odeurs qui m’ont donné la signification au sens du mot parfait. J’avoue que certains moments n’ont pas toujours été faciles, mais j’ai toujours su rester positive. Ne dit-on pas ; après la pluie vient toujours le beau temps ? Et c’est ça aussi qui fait toute la richesse d’une année d’échange. J’ai découvert la vie sous un autre angle, je me suis ouverte aux autres et au monde à travers le prisme d’une nouvelle culture.

J’ai quitté le Chili en juin 2023 et, je l’avoue, une part de moi et de mon cœur est restée là-bas. Le retour fut éprouvant mais je garde dans mon cœur et ma mémoire des souvenirs indélébiles et gravés à tout jamais dans ma mémoire.

Je vous ai confessé que mon retour fut émotionnellement difficile. Mais mon retour à ma vie française fut, quant à lui, bien plus facile. Afin d’éviter le spleen du retour, une chose que tout étudiant d’échange doit assimiler avant son départ avec le Rotary Youth Exchange Student, c’est que préparer son retour doit se peaufiner comme on parfait son départ.

Avant mon départ, j’avais brigué l’European School of law (licence droit - monde hispanique) mais l’année de césure programmée ne m'a pas permis d’y accéder. Qu’à cela ne tienne, avec l’acquisition de la langue espagnole pendant l’année d’échange, j’ai retenté et gagné ma place. Cette année a aussi conforté mon envie d’aider collectivement les autres. Aujourd’hui, je suis membre du E-Rotaract Club Occitanie Atlas.

Montaigne a raison : « les voyages forment la jeunesse »

Grâce à cet échange, comme moi, vous découvrirez un sentier inexploré qui vous permettra de grandir et de vous ouvrir au monde. Moi, je ne regrette qu’une seule chose : ne plus avoir moins de 18 ans. Car si je pouvais revivre cette expérience, je n’hésiterai pas une seule seconde.